Athrodèse de cheville

Qu'est ce que c'est ?

 

C’est le blocage d'une cheville douloureuse, en faisant fusionner le tibia et le péroné, avec l’astragale.

La cheville est donc bloquée. Le passage du pas lors de la marche, se fait alors dans les articulations du pied.

 

Anatomie

 

La cheville est l’union du tibia et du péroné en haut, avec l’astragale en bas.
Cette articulation est stabilisée par de puissants ligaments.

 

 

 

 

Pathologie

 

La cheville peut être usée ou détruite par plusieurs causes, dont la plus connue est l’arthrose qui est la disparition progressive du cartilage articulaire.

L’arthrose est le plus souvent secondaire à des lésions traumatiques, (fractures ayant touché l’articulation, des entorses à répétition ou une luxation).

Les maladies inflammatoires (exemple : polyarthrite rhumatoïde) conduisent également à la disparition du cartilage. On parle alors d'arthrite.

 

 

 

 

Diagnostic

 

Les symptômes liés au mauvais fonctionnement de la cheville sont assez typiques. Ils sont généralement :

- une douleur de la cheville, majorée par la marche avec une diminution progressive de la distance parcourue possible sans souffrir,
- un enraidissement de l’articulation,
- des gonflements de la cheville par crise ou permanents,
une boiterie,
- une désaxation de la cheville.


Les radiographies mettront en évidence la destruction de la cheville et sa cause.

 

Traitements

 

L’objectif de tous les traitements est de soulager les patients.

Il faut donc débuter par des antalgiques simples (paracétamol ou autres) éventuellement associés à des anti-inflammatoires et des infiltrations. Des orthèses d’immobilisation peuvent également être utilisées.

 

 

 

 

Seulement, lorsque cette stratégie simple n’est plus suffisante, la chirurgie doit être appréhendée. Dans ce contexte, seules deux alternatives sont possibles :

- la prothèse de cheville
- l’arthrodèse de cheville ou tibio-astragalienne.

 

 

 

 

L'arthrodèse de cheville

 

L’arthrodèse est une intervention qui est bien maîtrisée et réalisée depuis de nombreuses années.

Elle se déroule au bloc opératoire sous anesthésie, de type anesthésie générale ou rachi-anesthésie (seuls la partie basse du tronc et les deux membres inférieurs sont anesthésiés, le patient étant alors parfaitement conscient), dans une ambiance stérile après une préparation de la peau pour limiter les risques infectieux. Un garrot à la racine de la cuisse est mis en place
La voie d’abord est antérieure (devant la cheville), verticale. L’incision fait une vingtaine de centimètres.
Une fois le « vieux » cartilage tibial et astragalien retiré, un contact osseux entre le tibia et l'astragale est recherché. La cheville est maintenue "bloquée" par des vis ou des agrafes pour comprimer les deux os l’un à l’autre (tibia et astragale).

 

 

 

 

La durée d’intervention fluctue entre une heure et une heure et demi.

Un drain est posé pour éviter la survenue d’un hématome et surveiller l’importance du saignement post-opératoire.

Juste après l’intervention, le patient est surveillé en salle de réveil (conscience, tension artérielle, fréquence cardiaque, respiration, saignements, douleurs…) pendant environ deux heures, puis regagne sa chambre.

 

LA PERIODE POST-OPERATOIRE

 

La cheville doit être immobilisée dans une botte en résine pendant 3 mois. Cette botte sera faite soit au bloc opératoire, soit après 3 à 4 jours dans une attelle postérieure, le temps que la cheville dégonfle un petit peu.

 

 

 

 

La douleur sera contrôlée par des perfusions puis par une médication orale. Si le traitement de fond s’avère insuffisant, des antalgiques plus puissants peuvent être utilisés souvent de manière ponctuelle, toujours pendant de brèves périodes.

Une radiographie de contrôle sera faite.

Les kinésithérapeutes vous aiderons à reprendre confiance en vous, et à bien utiliser les cannes anglaises pour marcher sans appui. Des exercices seront faits dans les escaliers.

Les infirmiers vous aideront les soins nécessaires.
Les aides-soignantes vous aideront dans les gestes de tous les jours tout le temps où vous serez embarrassés, puis très vite vous serez parfaitement autonome.

La durée d’hospitalisation varie de 4 à 6 jours.

A la fin du séjour, les patients regagnent leur domicile, sauf ceux qui vivent seules. Un centre de convalescence peut alors être proposé.

 

Les risques

 

Comme toutes les interventions chirurgicales, l’arthrodèse de cheville a les siens.

La liste est grande, mais la fréquence de survenue est faible.

Il faut essentiellement retenir pour les risques d’ordre général :

- le risque hémorragique
- le risque de phlébite donc de survenue d’embolie pulmonaire
- et le risque infectieux précoce qui est souvent associé pour la chirurgie de la cheville, à des difficultés de cicatrisation de la peau

Le risque propre à cette intervention, est la non fusion des os qui conduit à la pseudarthrodèse. Dans ce cas, une nouvelle intervention est nécessaire.

 

Après l'hospitalisation

 

Une fois la période d’hospitalisation passée, il faut compter 3 mois environ pour obtenir la fusion de l’arthrodèse. Durant cette période, il est formellement interdit d’appuyer sur le plâtre ou la résine au risque de favoriser la survenue d’une pseudarthrodèse.

Une visite de contrôle intermédiaire à un mois est souvent organisée avec une radiographie qui permet au chirurgien de s’assurer que la situation locale évolue bien.

Après 3 mois, l’immobilisation est retirée et la marche est reprise le plus souvent en appui complet.

Durant les 3 mois d’interdiction d’appui, un traitement préventif des phlébites est indispensable par injections sous-cutanées.

Un contrôle radiographique est souvent organisé à 6 mois.

Il faut retenir qu’il est fréquent que la jambe opérée gonfle pendant 6 à 12 mois, à cause d’une insuffisance veineuse post-opératoire. Des chaussettes de contention sont souvent nécessaires