Anatomie

 

Le tendon d’Achille est un des plus gros tendon du corps humain. Il est situé en arrière de la jambe au niveau de la cheville. Il est constitué par les 3 muscles du mollet et s’insert sur l’os du talon, le calcanéum.

 

 

 

 

Il permet la marche physiologique et la mise sur la pointe des pieds.

 

Pathologies

 

Il existe 2 grandes pathologies du tendon d’Achille :

  1. la tendinite,
  2. la rupture

La tendinite d’Achille est une inflammation chronique du tendon qui reste parfaitement continu. Elle est favorisée :
- par certains sports, 
- par certaines professions,
- par certains facteurs anatomiques, notamment un excroissance osseuse au niveau du calcanéum (maladie de Haglund),
- des facteurs individuels dont le surpoids,
- certains médicaments dont une classe d’antibiotique utilisée dans les infections urinaires,
- une mauvaise hydratation chronique. 
La tendinite est rarement le premier stade évolutif avant la rupture du tendon.
Elle peut être fusiforme ou nodulaire.

- La rupture d’Achille se définit comme la déchirure du tendon qui perd toute continuité donc toute efficacité. 
Elle survient souvent lors de la pratique de sports où le démarrage brutal ou les impulsions sont nécessaires (ex : tennis, squash) mais peut survenir dans des circonstances plus anodines (pousser sa voiture en panne, soulever un objet lourd…).

 

Diagnostic

 

Les symptômes associés à la tendinite ou la rupture d’Achille sont très différents:

Pour ce qui est de la tendinite, on retrouve :

  1. des douleurs chroniques du tendon peuvant exister lors des efforts mais aussi la nuit,
  2. une difficulté voire une impossibilité de réaliser certaines activités à cause de la douleur,
  3. une perte de force du mollet qui entraîne une boiterie,
  4. certaines fois, l’apparition d’une « grosseur » du tendon.

 

 

 

 

Des examens complémentaires sont demandés : radiogaphie (pour rechercher une cause osseuse favorisante : maladie de Haglund) et échographie. Mais c’est surtout l’IRM qui va permettre de bien visualiser le tendon et les lésions que l’on peu retrouver dans ce contexte.

Pour ce qui est de la rupture, le tableau est typique. Il associe :

  1. une circonstance précise d’activité sportive ou en force,
  2. un bruit de type claquement entendu derrière soit,
  3. suivi immédiatement d’une vive douleur en arrière de la cheville et de l’impossibilité de remarcher normalement.
  4. Il existe un vide au niveau du tendon et la pression du mollet ne fait plus bouger le pied.

 

 

 

 

Aucun examen complémentaire n’est nécessaire tellement la clinique et les circonstances de survenue sont typiques.

 

Traitements

 

Pour la tendinite, le traitement initial est avant tout médical, comportant :

  1. La mise au repos du tendon avec arrêt des activités sportives ou de loisirs favorisant les douleurs et éventuellement arrêt de travail,
  2. La rééducation (étirements) et la physiothérapie antalgique,
  3. La prise d’antalgique pour calmer les douleurs, et d’anti-inflammatoires en cas de poussée douloureuse peut être efficace,
  4. Les ondes de choc,
  5. Dans de rares cas, une immobilisation par plâtre sans appui.

 

 

 

 

Si après un traitement médical bien conduit pendant plusieurs mois, les douleurs persistent, un traitement chirurgical peut vous être proposé.
Il est proposé un peignage du tendon d’Achille qui vise à renforcer le tendon en faisant un avivement et a le rendre, apte aux contraintes qui lui sont imposées.
Cette intervention est suivie d’une immobilisation par plâtre sans appui pendant 4 à 6 semaines, suivie ensuite de nouvelles séances de rééducation.

Pour la rupture,  le traitement n’est pas systématiquement chirurgical.

Chez les sujets d’âge mûr ou les patients n’ayant pas de velléités sportives, il est souvent préféré un traitement orthopédique.
Dans ce cas, la stratégie consiste à réaliser des immobilisations plâtrées successives pour une durée moyenne d’immobilisation de 9 semaines environ.
Durant cette période, un traitement préventif de la phlébite est indispensable. Cette stratégie est systématiquement appréhendée si la rupture se produit à la fonction entre les muscles et le tendon (partie haute du tendon).

Pour les patients jeunes ou les sportifs, il est souvent choisi un traitement chirurgical. Deux principales techniques sont utilisées :

  1. la suture par abord direct,

 

 

 

 

2. la suture per-cutanée.

 

 

 

 

En fin d’intervention, une botte en résine ou en plâtre est posée pour 6 semaines environ, afin de protéger la suture tendineuse, le temps que la cicatrisation du tendon se fasse naturellement.
L’appui est interdit pendant ces 6 semaines. 
Un traitement préventif de la phlébite est nécessaire.

Il existe quelques risques lors de ces interventions :
- la non cicatrisation de la peau, qui justifie alors d’une autre intervention pour recouvrir le tendon,
- un risque d’infection faible mais toujours présent,
- la survenue d’une phlébite,
- un risque d’hématome.

Que le traitement soit orthopédique ou chirurgical, il existe des risques de récidive précoce de rupture.

 

Suites opératoires après l’hospitalisation

 

La rééducation chez votre kinésithérapeute débutera après l’ablation du plâtre.

La reprise de la conduite se fait environ 8 jours après le déplâtrage.

La reprise du travail dépend du type de profession :

  1. Pour les travailleurs de force et manuels le délai est en moyenne de 3 mois.
  2. Pour les autres professions, le travail peut être repris plus tôt à partir de 45 jours.

La reprise du sport se fera progressivement à partir de 4ième mois. Les sports avec démarrage et impulsions ne seront repris qu’après le 6ième mois.