Canal lombaire étroit

 

 

 

 

DIAGNOSTIC

 

Les symptômes : il s’agit essentiellement de douleurs dans les membres inférieurs au repos et surtout à la marche. Ces douleurs peuvent s’accompagner d’une sensation d’engourdissement, voire de paralysie et de dérobement des membres entraînant alors des chutes.
Après quelques minutes de repos, les douleurs s’estompent autorisant une reprise de la marche : c’est le phénomène de claudication neurogène.
L’évolution naturelle est l’aggravation avec un périmètre de marche pouvant passer à l’extrême de plusieurs centaines de mètres à zéro.

Les radiographies vont permettre de reconnaître la maladie. La réalisation d’un scanner et d’une IRM va permettre de parfaitement localiser les lésions.

Parfois il est nécessaire de réaliser une sacco-radiculographie (opacification de la gaine nerveuse), seul examen que l’on peut faire debout (si la symptomatologie se manifeste essentiellement dans cette position).

 

TRAITEMENT

 

Les douleurs sont atténuées dans un premier temps par un traitement médical associant repos, anti-inflammatoires, décontracturants musculaires et antalgiques (antidouleurs). Des infiltrations lombaires peuvent être proposées, la kiné-balnéothérapie peut également permettre de temporiser.

Quand ce traitement n’est plus suffisant ou qu’il existe une urgence (paralysie), la chirurgie devient nécessaire

 

L’INTERVENTION

 

Son but est d’obtenir un soulagement des douleurs et d’améliorer la marche en supprimant tout ce qui rend étroit le canal lombaire.
Sous anesthésie générale sa durée est variable selon que l’on enlève plus ou moins de fragments osseux, de surfaces articulaires ou de tissus ligamentaires.
On parle alors de recalibrage, mais si beaucoup de tissus comprimant est retiré, l’équilibre vertébral peut être perturbé (les vertèbres ne sont plus solidaires les unes des autres): les vertèbres doivent alors être bloquées entre elles; on fait une arthrodèse.

 

 

 

 

Pour que l’arthrodèse se fasse bien, des implants métalliques et des greffes osseuses sont nécessaires dont l’origine peut provenir du site opératoire, du bassin ou d’os de banque.

 

LA PÉRIODE POST-OPÉRATOIRE

 

Les douleurs de la région opérée sont en général bien soulagées par la prise d’antalgiques (jusqu’à la morphine si cela est nécessaire).
Le lever est possible dès le soir ou le lendemain de l’intervention avec l’aide du kinésithérapeute.
Un ou deux drains de Redon sont généralement placés et enlevés le deuxième jour.
La position assise peut être interdite pendant un certain temps et le port d’un corset nécessaire.
Le retour au domicile ou bien en maison de repos se fait en moyenne au bout d’une semaine. Un centre de rééducation (sauf si il existe des troubles moteurs) n’est pas proposé avant le troisième mois.
En fonction des douleurs, un traitement anti-inflammatoire et antalgique peut être prescrit pour quelques jours. Les anticoagulants sont non systématiques et fonction du patient et de ses antécédents.
Une consultation est prévue au bout d’un mois pour éventuellement réajuster un traitement médical et prescrire des séances de rééducation en fonction des douleurs lombaires résiduelles et du renforcement musculaire à obtenir.

 

LES RISQUES

 

En dehors des risques inhérents à toute intervention chirurgicale il existe des risque propres a cette intervention :

•Le positionnement sur la table peut causer des compressions de la peau, des  vaisseaux, des nerfs ou exceptionnellement des globes oculaires.
•Le risque d’erreur de niveau est très faible.
•Une brèche de la dure-mère (enveloppe contenant le liquide céphalo-rachidien et les racines nerveuses) peut survenir et est le plus souvent sans conséquences car réparée par le chirurgien.
•Un hématome peut survenir et s’il est volumineux entraîner des compressions nerveuses avec au maximum une paralysie; une ré-intervention est nécessaire.
•Comme toute opération impliquant une greffe osseuse, le risque d’absence de consolidation ne peut pas être écarté.
•Un mauvais positionnement d’une vis d’ostéosynthèse qui irriterait un nerf peut faire qu’une reprise chirurgicale est nécessaire.
•L’infection est rare (0,1 à 1% des cas). Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle mais en cas d’infection plus profonde (discite) le traitement peut être  long et difficile.
•Enfin des risques exceptionnels  comme une lésion des gros vaisseaux abdominaux (aorte ou veine cave) ou d’un viscère abdominal  intestin, uretère) ont été décrits.