Hernie discale cervicale
DIAGNOSTIC
Les symptômes: ce sont des douleurs irradiant dans le cou, à l’épaule, dans le bras et l’avant-bras jusqu’aux doigts, toutes les combinaisons étant possibles.
L’intensité de ces douleurs est très variable.
Certaines fois, les symptômes ne sont que de simples sensations de fourmillement (paresthésies), des perturbations de la sensibilité (dysesthésies).
A l’inverse, dans les formes graves, le tableau neurologique peut être complet, pouvant aller jusqu’à une anesthésie totale, ou des troubles moteurs avec perte de force musculaire, paralysie partielle ou complète d’une partie du membre supérieur.
Les radiographies standards, mais surtout le scanner ou l’IRM confirmeront le diagnostic et mettront en évidence la hernie discale.
En cas de déficit neurologique un examen électrique (EMG) est parfois nécessaire.
TRAITEMENT
La plupart des hernies discales guérit avec un traitement médical associant repos, anti-inflammatoire (souvent des corticoïdes), décontracturants musculaires et antalgiques (antidouleurs). Ce traitement peut demander de 6 à 8 semaines pour être efficace.
Une immobilisation en collier cervical ou minerve est souvent préconisée
Une intervention chirurgicale est à prévoir :
1 . si le traitement médical bien conduit et au long cours est un échec,
2 . si il existe une urgence (déficit neurologique au membre supérieur voir aux membres inférieurs),
3 . si la douleur est intolérable, non soulagée par la morphine
L’INTERVENTION
Par une courte incision le plus souvent verticale en avant du cou, à droite ou à gauche, le chirurgien retire la hernie et la quasi totalité du disque intervertébral. Il faut parfois «grignoter» un petit peu d’os lorsque la situation de la hernie l’impose ou qu’il existe une compression résiduelle.
A ce geste, est généralement associée la réalisation d’une arthrodèse qui fusionne les deux vertèbres de part et d’autre du disque enlevé. Pour obtenir cette fusion osseuse, est réalisée une greffe osseuse avec, souvent, mise en place d’une cage entre les vertèbres.
Lorsque l'arthrodèse ne dépasse pas trois vertèbres (dans le cas de plusieurs hernies) la mobilité du rachis n’est que très peu modifiée. Pour pallier à cet inconvénient, entre autre, sont apparues depuis quelques années des prothèses de disque ; celles-ci ne sont posées que dans des cas très particuliers, et par ailleurs, ne le sont de manière quasi exclusive, implantées qu’à l'hôpital n’étant pas remboursées par la sécurité sociale.
LA PÉRIODE POST-OPÉRATOIRE
Les suites sont peu douloureuses mais associent souvent une gène à la déglutition pouvant durer 48 heures (équivalent à une angine).
La douleur radiculaire disparaît soit dès le réveil, soit après quelques jours.
La récupération des troubles sensitifs et moteurs peut prendre plus de temps : de quelques jours à plusieurs mois mais n’est jamais certaine.
Le lever est possible dès le soir de l’intervention.
Un drain de Redon est généralement placé et est enlevé le deuxième jour.
Dans de très rares cas, un collier cervical est nécessaire pendant 8 semaines en moyenne.
Le retour au domicile est possible dés le troisième jour.
En fonction des douleurs, un traitement anti-inflammatoire et antalgique peut être prescrit pour 8 jours.
L'arrêt de travail varie selon les opérés et la profession exercée (en moyenne de 4 à 12 semaines).
Une consultation est prévue au bout d’un mois pour éventuellement réajuster un traitement médical et prescrire quelques séances de rééducation en fonction de douleurs cervicales résiduelles.
LES RISQUES
En dehors des risques inhérents à toute intervention chirurgicale, il existe des risques propres à cette intervention :
1.Le risque d’erreur de niveau ou de coté est très faible mais réel.
2.Une brèche de la dure-mère (enveloppe contenant le liquide céphalo-rachidien et les racines nerveuses) peut survenir et est le plus souvent sans conséquences car réparée par le chirurgien.
3.L’infection est rare (0,1 à 1% des cas). Il s’agit le plus souvent d’une infection superficielle mais en cas d’infection plus profonde (discite) le traitement peut être long et difficile.
4.Un hématome peut survenir et s’il est volumineux, entraîner des compressions nerveuses avec au maximum une paralysie ; une réintervention est alors nécessaire.
5.La récidive de la hernie est pratiquement inexistante.
6.Le risque majeur mais fort heureusement exceptionnel est une lésion de la moelle épinière pouvant conduire à la paralysie d’un membre, voir des quatre (tétraplégie).